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Comparaison avec d’autres ouvrages en archivistique


À ce sujet, il est intéressant de comparer le contenu du chapitre sur la diffusion dans Les fonctions de l’archivistique contemporaine avec deux ouvrages cités par Charbonneau, soit la nouvelle édition de Keeping Archives (1993) paru initialement en 1987 et La pratique archivistique française (1993) qui fait suite en quelque sorte au Manuel d’archivistique publié en 1970.

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Le chapitre « User Education and Public Relations » d’Ann Pederson n’a subi aucun changement majeur depuis la première édition de l’ouvrage Keeping Archives en 1987 (Tableau 3). La structure, tout comme le contenu, sont les mêmes1 La comparaison entre le Tableau 3 et le Tableau 6 pourrait laisser croire le contraire mais il s’agit simplement d’une présentation de la structure moins détaillée dans le premier tableau. Après avoir fait état des bénéfices découlant de programmes éducationnels bien planifiés, Pederson propose, comme elle le fera également en 1992 dans Archive & Manuscripts: Public Programs, une planification en quatre étapes qui permettra au centre ou service d’archives de déterminer un programme d’activités apte à répondre aux besoins de la clientèle visée. Une telle approche lui apparaît justifiée dans la mesure où « Educational programs come in such variety of type and scope that careful planning is needed to select those which best suit the purpose, resources and clientele of your institution as a whole. »

Aussi, pour aider les institutions à faire des choix éclairés, Pederson donne un aperçu du développement de différentes activités dans l’ordre suivant : expositions, relations publiques, publications, cours, séminaires, ateliers et évènements spéciaux. Elle complète son chapitre en soulignant l’importance de tirer profit des ressources externes (ex. : bénévoles, groupes d’amis, commandites) ainsi que de veiller à documenter adéquatement la démarche et à mettre en place des mécanismes d’évaluation.

Outre ce chapitre sur les programmes éducationnels et les relations publiques, l’ouvrage Keeping Archives comprend un chapitre sur l’accès et la référence ainsi qu’un autre chapitre sur les programmes de documentation. « Documentation programs are efforts by archives to assemble documents or to record information of historical interest for future research. »

La comparaison entre les propos de Charbonneau et ceux de Pederson s’avère très révélatrice. D’une part, cela permet de réaliser que la fonction de diffusion telle que la présente Charbonneau correspond au contenu du chapitre de Pederson mais aussi à celui de McCausland sur l’accès et la référence. À souligner cependant que Charbonneau ne fait aucunement mention des programmes de documentation, comme c’est le cas également dans Keeping Archives. D’autre part, même si les moyens de diffusion sont au centre des propos de Charbonneau et de Pederson, chez cette dernière le choix de ces moyens découle d’une démarche planifiée. Par ailleurs, comme le titre de son chapitre le laisse entendre, les préoccupations éducatives sont nettement plus présentes chez Pederson que chez Charbonneau.

Tout comme pour l’ouvrage Keeping Archives, le contenu du chapitre de Charbonneau sur la diffusion déborde largement celui consacré à l’animation culturelle dans le manuel La pratique archivistique française . En fait, en les comparant, l’on réalise que les parties ou sections portant sur la clientèle, les questions matérielles, organisationnelles et réglementaires en lien avec la référence, de même que la communicabilité et l’utilisation des archives, soit une part substantielle des propos, sont des aspects qui sont traités dans le chapitre précédent du manuel consacré à « La communication des archives ».

Par ailleurs, là où Charbonneau fait état des nombreux moyens de diffusion dont dispose le personnel des centres et services d’archives, l’approche des rédacteurs du chapitre sur « Les archives et l’animation culturelle » est fort différente. Après avoir mis en évidence la dimension culturelle des archives et identifié les facteurs communs entre les divers types d’activités, l’essentiel du contenu porte sur « La conception et le montage d’une exposition » et sur « L’action culturelle auprès du jeune public », en l’occurrence le rôle joué par les services éducatifs dans les archives départementales, communales et aux Archives nationales. Une approche qui, somme toute, correspond à celle adoptée dans le Manuel d’archivistique en 1970 2Voir le Tableau 1, à l’exception toutefois de la partie traitant de l’action culturelle à laquelle justement on réfère le lecteur dans la rubrique « Pour en savoir plus » en fin de chapitre.

Ainsi, comme il est possible de le constater à la suite de cette comparaison, ce que la fonction de diffusion gagne en étendue dans l’optique québécoise, elle semble du même coup le perdre en précision, notamment dans le développement des activités éducatives et en ce qui a trait à la planification.


  • 1
    La comparaison entre le Tableau 3 et le Tableau 6 pourrait laisser croire le contraire mais il s’agit simplement d’une présentation de la structure moins détaillée dans le premier tableau.
  • 2
    Voir le Tableau 1