Une troisième option
Selon Martine Cardin, il n’y a pas deux mais trois approches de l’archivistique en présence au Québec :
Depuis quelques années, les spécialistes s’interrogent sur la nature et l’identité même de l’archivistique. Certains l’apparentent aux sciences de l’information ; d’autres cherchent à la formaliser comme une science de l’administration ; un dernier groupe la situe plutôt parmi les sciences de la culture.
En lien avec les sciences de l’information, « l’approche informationnelle définit l’objet archivistique par son contenu. Elle part du principe que les documents sont conservés avant tout pour être consultés et considère que le but de l’intervention archivistique est d’assurer l’accès intellectuel et physique à l’objet informationnel. » Quant à l’approche apparentée à la science de l’administration, elle :
Mise sur la gestion du contenant plus que sur le contenu. Elle entend agir sur les documents plutôt que sur l’information qu’ils consignent afin que l’accès intellectuel et physique à cette information consignée soit une résultante directe du travail du gestionnaire de documents.
Enfin, pour ce qui est de la troisième option, en référence aux sciences de la culture, il s’agit d’un « point de vue en réaction aux insuffisances théoriques des approches informationnelle et administrative » qui a été développé par Cardin en collaboration avec Jacques Mathieu. « Nous croyons, dit-elle, que l’information organique et consignée s’inscrit dans un processus global qui ne peut isoler son contenu ou sa fonction de son contexte culturel. » C’est donc dire que cette troisième option postule que l’archivistique « se situe au confluent de ces trois champs disciplinaires. » Car si « les archives sont des ressources à exploiter de façon rentable. Elles sont également des instruments d’information devant être fiables. Toutefois, elles constituent avant tout une mémoire qui affirme l’identité d’un organisme en lui assurant un cadre référentiel cohérent. »