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Pourquoi s’intéresser à la diffusion?


Deuxièmement, pourquoi un tel intérêt pour la diffusion se manifeste-t-il au Québec au tournant des années 1980 ? Qu’est-ce qui justifie cette préoccupation ? Est-ce là quelque chose d’inhabituel ou, au contraire, de familier dans le domaine des archives ?

En fait non seulement, dès sa création en 19481« [I]l faudra attendre 1948 pour que les statuts du Conseil international des archives (CIA) et la Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies introduisent la notion de droit de l’information. » , « the International Council on Archives (ICA) entrenched in its constitution the objective “to facilitate more frequent use of archives […] by encouraging greater freedom of access2« D’après les statuts du Conseil, [l’un de] ses principaux objectifs [est de] : e) Faciliter une utilisation plus fréquente des archives et l’étude efficace et impartiale des documents qu’elles conservent, en en faisant mieux connaître le contenu et en s’efforçant de rendre l’accès aux archives plus aisé ». ) […]” » 3Comme le souligne S. N. Prasad, « This objective was reaffirmed at the Extraordinary International Congress on Archives in Washington in 1966. » C’est à cette occasion que « le principe de libre accès aux archives se trouve pour la première fois proclamé solennellement à l’échelle mondiale. » Et il le sera, à nouveau, lors du Congrès international des archives à Madrid en 1968. D’ailleurs, remarque Carol Couture, qui a assisté au 8e Congrès international des archives à Washington en 1976, le rapport de S. N. Prasad faisait partie de « la troisième séance plénière [qui] portait sur La révolution en matière d’accès et d’usage ». Quant au rapport de H. Boberach, « Le progrès technique et l’expansion de l’accès aux archives », qui est mentionné également par Couture lors de la même séance, il n’est pas disponible en version française ou anglaise dans Archivum, XXVI., mais, par ailleurs, les archivistes réalisent au cours des années 1970 que :

Depuis une trentaine d’années, les archives se sont affirmées simultanément, outre leur rôle traditionnel de conservatoire du patrimoine, comme des centres de recherche scientifique, comme des organes de documentation administrative, comme des lieux de diffusion et d’animation culturelle, comme des auxiliaires de l’enseignement…

Ainsi :

Dans presque tous les pays du monde, […] les expositions, les services éducatifs et nombre d’autres activités que nous appelons culturelles, sont considérés comme partie intégrante des tâches des Archives. C’est un fait que nous ne pouvons pas ignorer. Si nous refusons cette évolution, nous ne fonctionnerons plus que pour quelques universitaires et nous nous couperons de la vie réelle. 4En effet, « Not until the 1960s and 1970s did archivists begin to clearly and consistently articulate a theoretical framework for public programs. »

Encouragés par le Conseil international des archives à favoriser l’accessibilité aux archives d’une part, et face à l’augmentation et à la diversification de leurs clientèles d’autre part5À propos de l’augmentation de la clientèle, Ivan Borsa fait remarquer que : « The expansion of the clientele of archives originated both in the archives themselves and in the demands of those outside the archives. » Ainsi, selon Gérard Ermisse, en France « à l’intérieur d’une progression continue et massive du public des Archives, des mutations se sont opérées depuis la guerre : dans un premier temps sont apparus en grand nombre les chercheurs “professionnels” (universitaires, étudiants, Centre national de la recherche scientifique, etc.). Ils remplaçaient la clientèle érudite traditionnelle ; mais leur suprématie a cessé depuis une dizaine d’années environ. En effet, l’enquête menée par l’Association des archivistes français en 1980 auprès de tous les services d’archives a permis de constater dans tous les secteurs (sauf peut-être dans certains services très spécialisés, comme celui du ministère des Affaires étrangères) l’arrivée d’un nouveau “lectorat” composé de chercheurs “amateurs”. » , les services d’archives ont intégré des activités de diffusion à leur programmation dès les années 19706« While there has been no history of the archival preoccupation with public programmes and advocacy, there are a few logical bench-marks that can provide a framework for seeing how archivists have viewed this matter. In the 1970s archivists began to have their consciousness about public perception and programmes raised by a few individuals, most notably Elsie Freeman. » . Ainsi, au milieu des années 1970 au Québec, dans un service d’archives comme celui de l’Université de Montréal, la diffusion consiste en des activités d’information visant à faire la promotion des archives et du service et à la mise en place d’un programme de publication des instruments de recherche. Toutefois, « It was not until the 1980s that archivists began seriously to reconsider public service and examine their obligation to make holdings and related services accessible to the public. » En fait, comme le souligne Richard J. Cox :

The year 1982 was obviously a watershed in the discovery by archivists of public programming. Not only did they hear Freeman’s spirited rationale for focusing on public service, but they also received a basic manual on the subject and were immersed in a campaign to regain the administrative independence of the United States National Archives. Ann E. Pederson and Gail Fan Casterline’s contribution on public programmes to the Society of American Archivists’ Basic Manual Series [Archives & Manuscripts: Public Programs] essentially remains the main dividing point between it and earlier views and is also the starting point for any archivist wishing to read about this topic. […] This manual certainly represents the point where public programming became more widely accepted as a fundamental archival function. 7Par la suite, précise Cox, « No recent basic archival text ignores the topic. » (Cox, 1993, p. 124 ; Note 9 : Ann Pederson, ed., Keeping Archives, Sydney, 1987, Chapter 11 ; James Gregory Bradsher, ed., Managing Archives and Archiva1 Institutions, Chicago, 1989, Chapter 16 ; William J. Maher, The Management of College and University Archives, Metuchen, 1992, p. 315–31 ; and Richard J. Cox, Managing Institutional Archives: Foundational Principles and Practices, New York, 1992, Chapter Six.)

Comme la figure suivante l’indique (Figure 5), pour Cox il y a un « pré-1982 » et un « post-1982 » en ce qui concerne l’intérêt des archivistes pour les programmes publics

Archival Functions as a Continuum
Figure 5 Archival Functions as a Continuum. Source :

Le chapitre sur la diffusion dans Les archives au XXe siècle coïncide donc avec un tournant important dans le milieu des archives sur la question. Il sera d’ailleurs fort intéressant de comparer ce que Couture, Rousseau et Pélissier proposent avec ce qu’en disent Pederson et Casterline dans leur manuel.

Toutefois, à propos de l’intérêt plus marqué du milieu des archives pour les programmes publics à compter du début des années 1980, certaines nuances s’imposent. Bien que :

The Committee on Goals and Priorities’s report states not only that “the use of archival records is the ultimate purpose” of the identification and administration of records of enduring value (goals I and II), but that “promoting use of these materials is a fundamental goal of the archival community.” (SAA, 1986, cité dans )8À noter la distinction qui est faite entre « ultimate purpose », l’exploitation et « fundamental goal », la diffusion. Il semble que cette distinction porte à confusion et donne souvent lieu à un glissement de sens. Un bon exemple : « L’archivistique a une double finalité soit celle de la conservation de l’information organique et consignée, ainsi que celle de sa diffusion. »

Dans les faits, « […] the archival profession has remained somewhat reluctant to accept the place of public programming in the day-to-day operations of archival institutions and in the body of archival theory9« Trop souvent, ce sont pour [les archivistes et les administrateurs] des préoccupations accessoires ; les questions sur les acquisitions, le contrôle et la conservation de documents dominent toujours leurs activités. » (Blais, Enns et Richan, 1992, p. 163) En somme, « des activités parfois perçues comme facultatives » , qui sont « tenue[s] pour importante[s] et non pas pour fondamentale[s]. » Selon Jean-Pierre Wallot, « Il s’agit là d’une tension inhérente à tout dépôt d’archives : sans préservation, pas de documents ; sans communication, absence de pertinence du dépôt pour la population qui en défraie les coûts. » . » « Très souvent, la priorité des archivistes est accordée à la conservation des documents inactifs de leur organisation sans égard à leur utilisation par les chercheurs. » À titre d’exemple, Ian Wilson mentionne que « In 1979 and again a decade later, Canadian archives were surveyed regarding institutional priorities10Wilson fait référence au rapport du Groupe consultatif sur les archives canadiennes (GCAC, 1980) et à celui du Conseil canadien des archives (CCA, 1989).. » Dans un cas comme dans l’autre, ajoute-t-il, « The two surveys highlight the archival preoccupation with the traditional functions of appraisal, description and conservation of the record. The user and communications strategies are apparently seen as distractions from the “real” work of archives11Ce qui peut toutefois s’expliquer en raison de l’état du domaine des archives au Canada à la fin des années 1980, comme en témoigne le rapport du Conseil canadien des archives (CCA, 1989).. »

Néanmoins, malgré certaines réticences, Élizabeth Gautier-Desvaux considère qu’à la fin des années 1980 « L’heure n’est plus aux interrogations sur la dimension culturelle du métier d’archiviste ; la question se pose aujourd’hui en terme d’objectifs et de moyens : quels outils culturels pour quels publics ? » En effet, « il semble que la diffusion des archives puisse obtenir un plus grand rayonnement et de meilleurs résultats si l’archiviste exerce son rôle d’agent éducatif et culturel dans une perspective mercatique ou marketing. »

Ainsi, dans la mesure où « les archives, au même titre que tout produit ou service, doivent répondre aux exigences implacables du marché » , le « marketing documentaire », soit la nécessité de « découvrir les besoins pour imaginer de nouvelles formes ou adapter les anciennes » , deviendra « de plus en plus une activité intégrée à la gestion d’un service d’archives. » D’ailleurs, un manuel sera publié par l’ACA (Association of Canadian Archivists) en 1992 afin d’aider les archivistes « to incorporate promotion into [their] basic programme by offering some ideas and suggestions on how to structure [their] approach. »

À l’étape de la planification, le manuel recommande aux centres et services d’archives d’identifier les clientèles visées et les objectifs poursuivis, d’évaluer leurs ressources humaines et leurs besoins financiers et d’élaborer un programme selon la technique du « building-block », c’est-à-dire en fonction de composantes individuelles qui peuvent être adaptées selon les activités (ex. : la liste d’envoi) ainsi que de procéder par étapes lors d’une campagne, soit de filtrer l’information, afin de susciter l’intérêt.

Une fois ce cadre établi, le manuel produit par l’ACA suggère différents moyens de faire la promotion des archives auprès du bailleur de fonds ou de l’organisme-parrain, fournit des exemples d’outils promotionnels servant à rejoindre le public ou les médias (ex. : dépliants, affiches, brochures, bulletins, communiqués de presse) et donne un aperçu des événements spéciaux à considérer pour rejoindre une large variété de clientèles (ex. : expositions, conférences, portes ouvertes, visites guidées, ateliers, etc.). De plus, une liste de contrôle (objectifs, horaire, lieux, personnel, coûts, évaluation) permet de s’assurer que l’activité en question « is focused, affordable, and that the logistics have been well thought out. »


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  • 1
    « [I]l faudra attendre 1948 pour que les statuts du Conseil international des archives (CIA) et la Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies introduisent la notion de droit de l’information. »
  • 2
    « D’après les statuts du Conseil, [l’un de] ses principaux objectifs [est de] : e) Faciliter une utilisation plus fréquente des archives et l’étude efficace et impartiale des documents qu’elles conservent, en en faisant mieux connaître le contenu et en s’efforçant de rendre l’accès aux archives plus aisé ».
  • 3
    Comme le souligne S. N. Prasad, « This objective was reaffirmed at the Extraordinary International Congress on Archives in Washington in 1966. » C’est à cette occasion que « le principe de libre accès aux archives se trouve pour la première fois proclamé solennellement à l’échelle mondiale. » Et il le sera, à nouveau, lors du Congrès international des archives à Madrid en 1968. D’ailleurs, remarque Carol Couture, qui a assisté au 8e Congrès international des archives à Washington en 1976, le rapport de S. N. Prasad faisait partie de « la troisième séance plénière [qui] portait sur La révolution en matière d’accès et d’usage ». Quant au rapport de H. Boberach, « Le progrès technique et l’expansion de l’accès aux archives », qui est mentionné également par Couture lors de la même séance, il n’est pas disponible en version française ou anglaise dans Archivum, XXVI.
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    En effet, « Not until the 1960s and 1970s did archivists begin to clearly and consistently articulate a theoretical framework for public programs. »
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    À propos de l’augmentation de la clientèle, Ivan Borsa fait remarquer que : « The expansion of the clientele of archives originated both in the archives themselves and in the demands of those outside the archives. » Ainsi, selon Gérard Ermisse, en France « à l’intérieur d’une progression continue et massive du public des Archives, des mutations se sont opérées depuis la guerre : dans un premier temps sont apparus en grand nombre les chercheurs “professionnels” (universitaires, étudiants, Centre national de la recherche scientifique, etc.). Ils remplaçaient la clientèle érudite traditionnelle ; mais leur suprématie a cessé depuis une dizaine d’années environ. En effet, l’enquête menée par l’Association des archivistes français en 1980 auprès de tous les services d’archives a permis de constater dans tous les secteurs (sauf peut-être dans certains services très spécialisés, comme celui du ministère des Affaires étrangères) l’arrivée d’un nouveau “lectorat” composé de chercheurs “amateurs”. »
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    « While there has been no history of the archival preoccupation with public programmes and advocacy, there are a few logical bench-marks that can provide a framework for seeing how archivists have viewed this matter. In the 1970s archivists began to have their consciousness about public perception and programmes raised by a few individuals, most notably Elsie Freeman. »
  • 7
    Par la suite, précise Cox, « No recent basic archival text ignores the topic. » (Cox, 1993, p. 124 ; Note 9 : Ann Pederson, ed., Keeping Archives, Sydney, 1987, Chapter 11 ; James Gregory Bradsher, ed., Managing Archives and Archiva1 Institutions, Chicago, 1989, Chapter 16 ; William J. Maher, The Management of College and University Archives, Metuchen, 1992, p. 315–31 ; and Richard J. Cox, Managing Institutional Archives: Foundational Principles and Practices, New York, 1992, Chapter Six.)
  • 8
    À noter la distinction qui est faite entre « ultimate purpose », l’exploitation et « fundamental goal », la diffusion. Il semble que cette distinction porte à confusion et donne souvent lieu à un glissement de sens. Un bon exemple : « L’archivistique a une double finalité soit celle de la conservation de l’information organique et consignée, ainsi que celle de sa diffusion. »
  • 9
    « Trop souvent, ce sont pour [les archivistes et les administrateurs] des préoccupations accessoires ; les questions sur les acquisitions, le contrôle et la conservation de documents dominent toujours leurs activités. » (Blais, Enns et Richan, 1992, p. 163) En somme, « des activités parfois perçues comme facultatives » , qui sont « tenue[s] pour importante[s] et non pas pour fondamentale[s]. » Selon Jean-Pierre Wallot, « Il s’agit là d’une tension inhérente à tout dépôt d’archives : sans préservation, pas de documents ; sans communication, absence de pertinence du dépôt pour la population qui en défraie les coûts. »
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    Wilson fait référence au rapport du Groupe consultatif sur les archives canadiennes (GCAC, 1980) et à celui du Conseil canadien des archives (CCA, 1989).
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    Ce qui peut toutefois s’expliquer en raison de l’état du domaine des archives au Canada à la fin des années 1980, comme en témoigne le rapport du Conseil canadien des archives (CCA, 1989).